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Nous publions à partir d'aujourd'hui une série de portraits d'Allemands, un autre éclairage sur leur pays.
De notre envoyé spécial.
à Munich.
ANGELIKA HASLBOCK, quarante ans. Pour la direction de l'établissement munichois du groupe Siemens, [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister france[/url] c'est un nom parmi 24.000 autres.
Pas tout à fait cependant. Angelika, c'est aussi une épine dans le pied [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister[/url] du géant électrotechnique. Depuis le 1er avril dernier, en effet, Angelika a certes toujours un salaire, mais n'a plus de travail. Avec quelques dizaines de collègues, elle a eu la "malchance" de faire partie du service de reprographie centrale. Le 24 février, l'annonce [url=http://www.maximoupgrade.com/hot.php]hollister france[/url] est tombée comme [url=http://www.getconversational.com]hollister france[/url] un couperet: "Vous êtes vendus à Rank-Xerox" ? en fait, à une mini-filiale du trust américain, [url=http://www.davidhabchy.com]barbour outlet[/url] créée pour l'occasion.
Pendant quatre ans, Siemens propose de verser la différence de salaire, mais les conditions de travail dans la PME sont évidemment autres: 40 heures hebdomadaires au lieu de 35, sortie de la convention collective de la métallurgie avec [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich bologna[/url] les garanties et primes qui s'y rattachent ? soit une baisse de 20% des revenus. Angelika a refusé ce transfert: "Si au moins, il y avait une garantie d'emploi, après les quatre ans, j'aurais sans doute accepté." La firme a engagé un procès contre l'un de ses collègues dans un cas analogue. Le juge pourrait bien, le 2 décembre prochain, autoriser le licenciement de celui-ci, ouvrant ainsi la jurisprudence.
En attendant, elle doit chaque matin venir "travailler". Faire acte de présence dans un b?timent où sont parqués ceux qui ont, comme elle, refusé leur nouveau contrat de travail, et que la direction espère bien faire "craquer". "Il faut des nerfs", l?che d'ailleurs Angelika. Oh, elle sait bien que, dans l'usine, malgré les 5.000 signatures de soutien, certains doivent bien se dire: "De quoi se plaignent-ils, ils peuvent se reposer..."
Il y a quelques mois encore, son [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] service était au céur de l'entreprise, et elle était fière de "faire son maximum" pour servir au [url=http://www.davidhabchy.com]barbour sale[/url] mieux tous ses "clients". Elle [url=http://www.getconversational.com]hollister pas cher[/url] évoque ses quatre collègues avec lesquelles elle formait une équipe soudée. Elle se rappelle également de l'époque, plus lointaine, de son embauche comme laborantine dans le secteur des microfilms. C'était en 1986. A l'époque, entrer chez Siemens, c'était un peu une assurance vie.
Pour venir... ne pas travailler, Angelika met chaque matin une heure un quart, même chose pour le trajet de retour. Elle ne s'en plaint pas: elle a toujours utilisé les transports en commun, et se pla?t bien dans le village où elle vit avec son fils de six ans et son mari, charpentier, salarié d'une petite entreprise locale. Les commandes ne manquent pas, le travail est là, qui rassure. Pour un salaire de 2.400 marks (un peu plus de 8.000 francs), net de cotisation sociales et [url=http://www.americatownmovie.com]jordan pas cher[/url] d'imp?t (prélevés à la source). Angelika, grande entreprise oblige, gagne jusqu'à présent un peu plus que son compagnon, 2.800 marks net (un peu moins de 10.000 francs). Les revenus du couple sont complétés par des allocations familiales de 220 marks mensuels (750 francs). C?té dépenses, le loyer du modeste trois-pièces s'élève à 1.200 marks (4.000 francs). Ce serait bien plus cher à Munich, indique-t-elle, en précisant que ses parents habitent à proximité: "C'est une grande chance, ils prennent le petit tous les après-midi, et cela m'évite un stress supplémentaire pour mes horaires."
Angelika se considère comme appartenant à la classe moyenne. Quelques sorties au cinéma, au restaurant. Visites à la famille le week-end. C?té vacances, "nous nous sommes volontairement limités, du fait de l'incertitude sur mon emploi. Et puis, on ne sait pas ce qu'il peut arriver".
Alors, ces élections? "?a serait bien que cela change un petit peu, pour les simples gens. Qu'on crée plus d'emplois. Je crois que ce n'est pas impossible, à moyen terme. Et puis, surtout, qu'on en revienne à la retraite à 60 ans, voire 55 ans (la récente réforme ramène progressivement l'?ge de la retraite à 63, voire 65 ans ? NDLR). Cela serait quand même la moindre des choses quand on conna?t la situation de l'emploi pour les jeunes." La voix d'Angelika se fait moins assurée. "Oui, [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk outlet[/url] bien s?r, une coalition SPD-Verts, ce ne serait pas mal..." Avec un chancelier Schr?der? "C'est une question un peu trop personnelle..." Angelika regarde opportunément sa montre. Le train n'attend pas. Il faut partir. Et revenir demain pour retrouver cette salle. Vide.
PIERRE LEVY
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