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Posted: Sat 14:41, 05 Oct 2013 Post subject: |
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Quand on se retourne sur ses dix ans à la tête d'Areva, on woolrich outlet se demande si Mme Lauvergeon était faite pour une entreprise aussi étroitement contr?lée par l'Etat, elle qui s'enthousiasme pour la gouvernance des s anglo-saxonnes - comme celle du géant britannique de la Vodafone où elle siège depuis des années. Ou si, au contraire, ce n'est pas à l'Etat d'être un patron digne de ce nom : stratège et audacieux. Car ses relations avec son principal actionnaire ont été tumultueuses, surtout depuis l'élection de M. Sarkozy.
En 2005, elle apprécie peu que le gouvernement repousse sine die l'introduction en de 35 % à 40 % du capital d'Areva et privilégie celles d'EDF et de Gaz de France, abercrombie s'irritant au passage des importants dividendes versés à l'Etat alors qu'elle estime que son groupe a besoin d'une respiration financière. Et, elle, d' les coudées plus franches ! "Etat prédateur", proteste-t-elle.
Elle résiste encore - mais sans grande conviction - quand l'Etat lui demande en 2009 de sa très profitable activité de transmission-distribution d'électricité (Areva T & D), même si cette cession à Alstom et Schneider Electric se solde par une belle plus-value pour son groupe en phase de recapitalisation. En revanche, elle déploie toute son énergie et ses réseaux en 2010 pour s' à la montée d'EDF dans son capital, défendue par son nouveau PDG, . "Tout rapprochement capitalistique entre les deux, prévient-elle, entra?nerait pour Areva une perte de ses clients, concurrents d'EDF."
Depuis 2006, Areva s'y est enfoncé dans un bourbier qui va lui co?ter très cher. Des experts nucléaires s'interrogent encore : pourquoi a-t-elle pris le pari fou de un EPR en quatre ans, et pour 3 milliards d'euros seulement, alors qu'il s'agit d'une "tête de série" dont le chantier est toujours plein d'imprévus ? Le co?t final sera de l'ordre de 6 milliards et le doudoune moncler How To Find groupe devra une grande partie du surco?t. La lourdeur des procédures de l'autorité de s?reté nucléaire finlandaise a pesé dans la dérive des délais et des co?ts, mais la responsabilité initiale en revient à la présidente d'Areva.
Ses adversaires ont aussi tenté de lui la responsabilité de certains échecs de la filière nucléaire fran?aise. Comme l'appel d'offres pour les réacteurs d'Abou Dhabi d'un montant global de 40 milliards de dollars (28 milliards d'euros), finalement remporté par la . "J'assume mes responsabilités, je refuse de celles des autres", tranche-t-elle. Notamment la faute d'EDF. Réclamé par les Emiratis, le groupe public ne s'est associé au consortium fran?ais qu'au dernier moment. moncler outlet Apple achète à son tour une société de publicité sur portabl Areva ne pouvait pas non plus l'EPR pour s' sur l'offre imbattable de Kepco, plaide-t-elle. Quant au semi-fiasco de la recapitalisation d'Areva en 2010, il est largement imputable à l'Etat, tiraillé entre des intérêts contradictoires et finalement obligé d' lui-même 300 millions d'euros pour l'opération.
... ou s'étrangler de colère, vendredi 17 juin, en lisant une dépêche de l'Agence France-Presse (AFP). Quelques heures plus t?t, au cours d'un tête-à-tête dans son bureau de Matignon, Fran?ois Fillon lui avait signifié qu'elle ne serait pas reconduite, fin juin, pour un troisième mandat à la présidence du directoire d'Areva, et qu'elle serait remplacée par son numéro 2, Luc Oursel. Après des mois de rumeurs récurrentes sur son départ imminent, a confié à son premier ministre l'ingrate mission de lui la mauvaise nouvelle.
Et les choses sont allées de mal en pis, l'Elysée laissant les rumeurs de son éviction, sans les démentir. Une pratique qui avait d'ailleurs commencé avant l'élection de M. Sarkozy. "Depuis que je suis à la tête d'Areva, on parle de mon départ tous les six mois. J'ai l'habitude", glisse Mme Lauvergeon, philosophe, chaque fois que la rumeur court dans les milieux industriels et les salles de rédaction. Mais l'entreprise barbour outlet de barbour sale déstabilisation, qui vient parfois barbour du coeur de l'Etat, prend un tour si violent qu'elle finit par sa sérénité de fa?ade et dénoncer tout à trac "des groupuscules parisiens" adeptes de la rumeur, "l'arme des l?ches". Parano?a ? C'est en tout cas l'époque où l'audit de la situation financière d'Areva, confié à l'expert René Ricol, proche de Nicolas Sarkozy, est interprété comme la volonté du de découvrir des comptes falsifiés et de la démissionner avant le terme de son mandat.
A l'heure du départ, le bilan de Mme Lauvergeon n'est pas sans ombre. En 2010, Areva a enregistré une perte opérationnelle de 423 millions - la première en moncler outlet dix ans. A ce jour, le groupe n'a vendu que quatre EPR (réacteurs de troisième génération), son produit phare, même s'il a posé des jalons giuseppe zanotti pas cher Enchères record pour de au , aux Etats-Unis, en et en . "Elle est championne pour des préaccords à la pelle", grince un ancien patron d'EDF. Des experts affirment aussi que le groupe a payé à prix d'or la place de numéro 1 mondial des mines d'uranium décrochée en 2009 à la barbe des géants canadiens et anglo-australiens. Mais c'est surtout l'aventure finlandaise qui a assombri le second mandat de Mme Lauvergeon.
Mme Lauvergeon s'est contentée de "prendre acte" de la décision dans un communiqué moncler sito ufficiale lapidaire où elle souhaite seulement que "la transition se fasse dans les meilleures conditions". Le chef de l'Etat a jugé bon d' depuis Berlin, vendredi 17 juin, que "la crédibilité de la filière fran?aise ne se réduit pas à l'action d'une personne, quelle qu'elle soit", tout en annon?ant qu'il la recevrait lundi 20 juin pour lui sa décision. Et sans doute le sentiment à l'opinion publique qu'il assume ses choix et qu'il ne laisse pas M. Fillon seul le "sale boulot".
Visiblement, M. Sarkozy ne déteste rien tant qu'on lui résiste, et le "non" de Mme Lauvergeon a le don d' le président fra?chement élu. N'est-ce pas une manière pour Mme Lauvergeon de ses plans ? Sans doute. Car le chef de l'Etat envisageait alors une grande construction industrielle prévoyant la prise de contr?le d'une partie d'Areva (les réacteurs) par le tandem Bouygues-Alstom, dont les PDG, giuseppe zanotti pas cher Martin et , sont proches de lui. Le projet barbour uk d'un "Siemens à la fran?aise", présent sur tous les ugg pas cher équipements des centrales nucléaires, fait long feu, mais le non de la patronne d'Areva laissera des traces.
A sa fa?on, obstinée et parfois brutale, Mme Lauvergeon aura marqué l'histoire du nucléaire fran?ais comme d'autres grands commis de l'Etat avant elle : André Giraud, , , ... Mais ces pionniers ont développé l'atome civil dans le pré carré hexagonal. Arrivée en 2001, la patronne aujourd'hui évincée avait trouvé un parc nucléaire fran?ais terminé. Elle a d? le vent du large dans un monde nucléaire où la concurrence fait désormais rage. C'est toute la différence avec ses prédécesseurs. Et le défi qui attend son successeur dans l'après-Fukushima. p
La présidente d'Areva a déjà critiqué des choix financiers ou industriels de la puissance publique au cours de son premier mandat. En 2004, elle regrette que l'Etat ne hollister uk lui donne pas son feu vert pour l'acquisition du fabriquant d'éoliennes Bonus au moment où ces sociétés s'achetaient à bon prix ; repris par Siemens, le Danois a permis au conglomérat allemand de son portefeuille dans les énergies renouvelables et d'en un des leaders mondiaux. L'Etat ne l'a pas plus soutenue dans une deuxième tentative "éolienne" avec l'allemand Repower, finalement tombé dans l'escarcelle de l'indien . Etat stratège ? Non, Etat pusillanime, constate-t-elle.
Mais le ton change en 2007, après l'élection de M. Sarkozy. Elle entretenait jusque-là de bons rapports avec l'ancien ministre de l'économie. Tout à sa politique d'ouverture, le nouveau président lui propose un poste prestigieux : le ministère de l'économie et des finances. l'ex-sherpa de Fran?ois Mitterrand dans les années 1990 à son tableau de chasse aurait de l'allure.
Elle s'accommode mal de ses tutelles, que son indocilité et son indépendance ont toujours mal supportées. Les tensions ne datent pas d'hier. Alors ministre de l'économie et des , s'était opposé à sa reconduction en 2006. Mais le nucléaire est un domaine quasi régalien, et avait bénéficié de la bienveillante protection de .
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Et voilà qu', le ministre de l' et de l'énergie, déclare quelques heures plus tard à l'AFP que Mme Lauvergeon affiche "un bon bilan". Avec M. Oursel, dit-il, "ce n'est pas un changement d'orientation stratégique pour l'entreprise". Celui-ci devra "poursuivre dans les différentes options stratégiques", même s'"il y aura évidemment un certain nombre d'inflexions" liées à l'accident de la centrale japonaise de Fukushima. Ainsi le gouvernement donne-t-il le sentiment de le travail de Mme Lauvergeon et de son éviction à l'hostilité personnelle du chef de l'Etat. C'est même la preuve, selon le , que "ce doudoune moncler homme limogeage n'a pas de motif industriel".
Pour le client finlandais TVO, les Fran?ais ont même vendu l'EPR et commencé à les plans d'ingénierie précis après. Le contentieux est encore devant une cour arbitrale internationale. Mais l'affaire éclaire aussi la personnalité de celle que la presse américaine a surnommée "Atomic Anne". "Sa capacité d'écoute n'est pas aussi bonne que sa capacité à parler", persiflait Timo Rajala, un des patrons de TVO, en regrettant que les deux n'aient "pas des relations commerciales normales". |
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