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PostPosted: Tue 10:17, 17 Sep 2013    Post subject: barbour outlet MITCH, SOLIDARITE Carnet de route a

De notre envoyée spéciale au Nicaragua.
CERTAINS disent que le pire est passé: l'eau s'est retirée, les morts ont été br?lés ou enterrés et la vie semble reprendre lentement au rythme des pelles, des balais, parfois des bulldozers. Mais, en réalité, le pire est en route et sans doute à venir, car les morts sont morts et les vivants et survivants doivent vivre, encore hébétés, avec les images terribles de la catastrophe dans la tête et une marge réduite d'espérance en un avenir meilleur. La solidarité est réelle, nationale et internationale. Pour l'instant, tout le monde, sinistrés comme ONG, vit dans l'urgence: manger, soigner, reconstruire... Dans des conditions précaires, sans appui d'un gouvernement qui n'a pas voulu décréter l'état d'urgence nationale et préfère aujourd'hui protéger ses produits d'exportation plut?t que ses citoyens en refusant de parler d'état d'urgence sanitaire.
Ce court carnet de route veut seulement raconter, dans une région où l'urgence est permanente, des choses que les images ne peuvent dire. Trois jours de la vie de quelques personnes mêlées, d'une manière ou d'une autre, à la tragédie qui, un 25 octobre, est tombée sur l'Amérique centrale.

SAMEDI 14 NOVEMBRE
4 h 30 du matin. Shirley, Nicaraguayenne malgré son prénom, mère de quatre enfants, "volontaire", dit-elle, d'Alistar, une ONG travaillant avec les Indiens miskitos et mayangnas de la région de l'Alto Coco (frontière avec le Honduras), m'appelle: "Les hélicoptères Chinok prêtés par les Etats-Unis vont partir porter la première aide d'urgence à Walakitan."
5 h 30: le jour s'est levé sur Managua. Le volcan Masaya fume de toutes ses tripes. Sur le terrain d'envol, deux appareils nicaraguayens (sept en tout pour les forces armées), trois des douze envoyés par le Mexique et deux Chinok US, seuls capables de transporter en un seul vol un chargement de six tonnes. L'un d'eux est en panne et il faut attendre la pièce demandée à la base américaine du Honduras. Mais l'autre doit partir avec un chargement moitié Alistar, moitié Service action sociale (SAS) du gouvernement. Les camionnettes attendent dans un hangar le feu vert pour charger. Les heures passent.
8 heures: le SAS annonce qu'il part seul. "Je suis le gouvernement", dit le vague fonctionnaire qui va accompagner les couvertures et le plastique composant le chargement. Il ne sait pas où est Walakitan. Avant l'ouragan, [url=http://www.davidhabchy.com]barbour outlet[/url] il ne savait même pas que cela existait et qu'y vivent des Indiens miskitos.
Shirley qui, depuis plusieurs jours, négocie ce vol doit montrer au pilote la route et l'endroit où il doit se poser. Au retour, visiblement ému par ce qu'il a vu, il nous avouera qu'il a remis le chargement non pas à la communauté, mais à un membre du Parti libéral.
Attente: si la pièce n'est pas là à 11 heures, le vol est compromis; il faut plus de cinq heures aller-retour et la nuit tombe t?t. Les militaires de service ne sont pas optimistes. S'il ne tenait qu'à eux... Mais le gouvernement impose à l'armée de passer par le Comité d'urgence, qui freine la plupart des opérations. Le chef des armées, Joaquin Cuadr, termine prochainement son temps et sera sans doute le candidat du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) à l'élection présidentielle de 2000. Le gouvernement du président Aleman ne souhaite pas le voir jouer un r?le trop important auprès de la population...
12 heures: rien. Shirley s'impose dans une réunion de l'état-major pour tenter d'arracher un engagement pour le jour suivant. Même démarche à la protection civile, où un pauvre bougre [url=http://www.americatownmovie.com]jordan pas cher[/url] de commandant, plein de bonne volonté, marque sur un tableau les aides transportées ou prévues: Médecins du monde et Action contre la faim (Espagne) sont sur la liste. Mais, dimanche, repos, même en temps de catastrophe. Dans la région du Alto Coco, les communautés indiennes n'ont rien à manger depuis quinze jours.
16 heures: un appel. "Pour partir demain, il vous faut six tonnes de charge et non quatre." Direction les entrep?ts du Programme alimentaire mondial de l'ONU. Les vivres sont là qui devraient être distribués: haricots, huile, biscuits, sardines, sel, riz, farine, dons du monde entier. Chargement dans un camion prêté par les Allemands et retour à la base aérienne.
20 heures: les vol est annulé, sans explication, mais il semble qu'une importante personnalité du commandement sud de l'armée américaine arrive. Vidal et Jo?l, des communautés de Walakitan et Ra?ti, sont désespérés. Ils sont arrivés le 5 à Managua avec le premier vol d'Alistar alerté par la radio de Ra?ti, miraculeusement intacte. "Nous n'avons pas de morts, car la crue nous a saisis dans l'après-midi. Deux sont partis en cano? pour avertir les autres communautés et nous sommes montés sur les hauteurs. Nous n'avons plus rien."
A Managua, la capitale, seuls les quartiers proches du lac font face au drame. Une vingtaine de familles, vivant de l'agriculture et de la pêche, contemplent leurs baraques détruites et la cime des bananiers émergeant de l'eau.

DIMANCHE 15
[url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey outlet[/url] 4 heures du matin: autorisation a été donnée de porter le chargement à la base aérienne d'Apanas, un terrain militaire proche de Jinotepa. La zone que nous cherchons à atteindre est à un heure d'hélicoptère.
5 heures: il fait encore nuit. Une fois encore, nous sommes à l'entrée du terrain de l'armée de l'air, mais, cette fois, pour récupérer le camion allemand et son chargement.
6 heures: le soleil s'est rapidement levé. Toujours la fumée du volcan. Au volant, Anuar, responsable d'Alistar. Nous avons aussi embarqué Rosario, ancien membre de la sécurité sandiniste. Sa famille suit dans la vieille Lada rouge. Elle va à Jinotega porter de la nourriture à sa mère et à sa séur sinistrées. Son frère a disparu. Elle n'a pas fait la route depuis des années. C'est elle qui commentera le voyage.
Tipitapa, à une vingtaine de kilomètres de Managua: plusieurs quartiers sont encore inondés. L'eau court avec force dans une rivière habituellement à sec. Le pont provisoire: une table de ciment sur support métallique appuyée, de part [url=http://www.thehygienerevolution.com/barbour.php]barbour[/url] et d'autre de l'eau, sur des sacs de sable calés dans la terre meuble et humide. Puis un lac immense, là où, il y a moins d'un mois, il n'existait qu'un trou d'eau et des rizières. Au bord de la route, père et fils proposent un superbe perroquet rouge, "il sait tout dire", et deux perruches.
Ciudad Dario, ville natale du poète Ruben Dario, l'une des plus meurtries: de la boue partout. Au milieu des bouts de plastique, accrochés aux arbres déracinés ou aux fils de fer barbelés, des morceaux de vêtements. "Ici, dit Rosario, même le marché a été emporté. [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] Trois rivières ont débordé, le Matagalpa, l'Escondido et le Viejo. Il y a quelques jours encore, il a fallu br?ler des morceaux de corps sans même les identifier, car les animaux se précipitaient pour les arracher à la boue et les dévorer."
Maintenant, c'est un spectacle d'apocalypse (le mot qui vient le plus souvent à l'esprit). On ne voit plus bien où est le véritable cours de la rivière dans ce lit de boue stagnante où gisent des troncs d'arbres exhibant leurs gigantesques racines. Sur les nouvelles rives, des maisons, des bouts et parfois entières, sont suspendues. On balaie, on déblaie, on ramasse, on rassemble sans bien savoir pourquoi. Les yeux sont vides d'espoir: assis sur des tas de pierres, des hommes regardent la boue comme, il y a trois semaines, [url=http://www.davidhabchy.com]barbour sale[/url] ils regardaient passer le flot. En haut de la colline, l'église toute neuve n'a pas été touchée.
Jusqu'à Sebaco, des ponts détruits, des déviations, des cultures anéanties. Partout, des enfants transportant du bois et de l'eau, les plus petits de petites bouteilles, les plus grands des bidons de deux à cinq litres. Des hommes et des femmes tentent de sauver quelques épis de ma?s humides.
A la place de la rivière, une saignée pleine de pierres et de boue traverse Matagalpa. Sur les bords, des maisons coupées en deux. [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]jordan pas cher[/url] Derrière, la vie continue. "Mais oui, [url=http://www.achbanker.com/home.php]www.achbanker.com/home.php[/url] vous pouvez boire mon café, dit la vendeuse de baho, nourriture locale faite de bananes variées, viande et manioc. J'en bois bien, moi!" L'eau potable est le problème majeur des sites touchés par les inondations. Tout au long de la route, des gens remplissent des bidons à de petites sources. "Un peu plus haut, se souvient Rosario, il y a la cascade de Fuente Pura (source pure). On pouvait boire son eau sans problème." Fuente Pura est toujours là, mince filet d'eau claire qui tombe de la montagne.
8 h 30, El Cortijo: les femmes lavent le linge dans l'eau boueuse. Les serres de Myriam Argüelles, députée d'extrême droite, en ont pris un sacré coup. Au Canon del Diablo, les enfants pataugent dans la boue dans laquelle sont à moitié enterrées leurs maisons, tandis que leurs parents fouillent désespérément. La route monte toujours: il fait beau, mais l'eau suinte de partout. Des portions entières de chaussée se sont effondrées et des avalanches de terre sont descendues des collines. Des hommes tentent de remettre en service les lignes électriques. "Dans cette région de café, explique Rosario, la récolte n'est pas entièrement perdue. Les jeunes plants ont résisté et le café vert n'est pas tombé. On le ramassera vers le mois de janvier ou février." Il n'y a pas eu de miracle pour le petit sanctuaire du Divino Nino (enfant divin), emporté par l'eau du ruisseau devenu torrent.
9 h 30: Jinotega. Maisons basses aux toits de t?le. Deux enfants ont la diarrhée sur le bord de la route. Un autre promène un singe. Seule la partie près de la rivière a été touchée par le cataclysme. Rosario est émue: "Ma mère m'a dit que la rivière a emporté les morts du cimetière. Il vous reste un quart d'heure pour arriver à la base d'Apanas." C'était la base stratégique antiguérilla du Nord.
10 heures: Apanas n'est plus au temps de sa gloire regeannienne. Des baraquements à moitié entretenus. Quelques soldats qui ont refait la piste d'atterrissage pour hélicoptères il y a une semaine. Une silhouette en ferraille de Sandino qu'encadraient le drapeau national et celui du FSLN pendant le gouvernement de Daniel Ortega. Il faut encore attendre: un voyage avec le chargement d'une église évangélique. Le carburant n'arrive pas: il faut aller le chercher à Matagalpa.
15 heures: le MJ 17 soviétique a été chargé et décolle enfin. Aux commandes, Dennys et Carlos. Vus d'en haut, les dég?ts sont moins impressionnants, mais on découvre des endroits si isolés que leurs habitants gisent sous la boue auprès de leur maison détruite sans que personne ne s'en inquiète.
Une trouée de boue dans la forêt vierge: le Rio Coco. Sur les berges, pas de signe de vie. Plus loin, des tas de planches. Sur des kilomètres, les rives ont été balayées par l'eau et, bien que le niveau ait baissé, l'éil mesure l'ampleur de la crue. Le soleil est en train de se coucher. Des personnes sur une colline, puis enfin Walakitan. Ils ont entendu l'hélico et convergent vers le petit cimetière. Des centaines d'enfants sont là, vêtus de n'importe quoi. L'appareil s'est enfoncé dans la boue. Les pilotes ne coupent pas le moteur. En moins de dix minutes, une cha?ne d'hommes a sorti le riz et la farine et l'hélicoptère s'est arraché du sol, plus léger. La nuit est tombée. Trois petits feux marquent la piste d'Apanas. Nous repartirons demain.

LUNDI 15 [url=http://www.jordanpascherofficiel.com]air jordan pas cher[/url] SEPTEMBRE
6 h 30: le ciel est bas, mais "c'est normal, ?a se lève plus tard", affirment les deux pilotes. La patronne de l'h?tel de Jinotega profite de la situation et fait payer ses chambres à un prix de palace...
8 heures: deux Jeep de l'OEA passent en direction de Wilili, bourg servant habituellement de port pour le ravitaillement des communautés indiennes du Rio Coco et Rio Bocay. Wilili a été pratiquement rayé de la carte.
Les trois dernières tonnes passent de l'entrep?t à la Jeep et, de là, à l'hélico. Deux soldats entassent les vêtements dans de grands sacs. "On voit bien que t'as jamais ramassé le coton", dit l'un en tassant le lange avec le genou. La carlingue est pleine, mais la charge est lourde, une roue s'est enfoncée et la porte ne ferme pas. La base n'a même [url=http://www.mansmanifesto.fr]doudoune moncler homme[/url] pas une pelle pour dégager les cailloux gênants: un manche à balai fait l'affaire.
Les pilotes sont sur la brèche depuis le 31 octobre, avec deux à trois vols par jour. "Au début, dit le capitaine Dennys, nous avons sauvé des gens, six cent sept en [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] tout: certains étaient coincés sur des ?lots formés par l'eau s'engouffrant partout où elle pouvait. Le lendemain, nous avons sorti des personnes accrochées à des racines d'arbres, les pieds dans l'eau." Après, ils ont commencé à transporter de l'aide d'organisations humanitaires. "Le vol d'hier était programmé, mais on nous a dit de ne pas le faire car nous allions rentrer de nuit. Mais..."
Cette fois, nous pourrons descendre à Walakitan: toutes les maisons du bord de l'eau sont rasées. Des autres, il ne reste que quelques planches. De la fumée sort de l'une d'elles: on a cuit du riz. Regards de femmes entourées de leurs multiples enfants. Une petite fille qui serre son ours contre elle. Des bébés avec les yeux de la faim.
15 heures: retour vers Managua. Shirley respire, mais déjà se demande quand pourra avoir lieu un nouveau vol pour Tuburus et Pamkawas, qui attendent toujours.
FRAN?OISE [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk outlet[/url] ESCARPIT
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